De Safy Nebbou Avec RaphaĂ«l Personnaz et Evgueni Sidikhine AnnĂ©e 2016 Pays France Genre Aventure RĂ©sumĂ© Pour assouvir un besoin de libertĂ©, Teddy dĂ©cide de partir loin du bruit du monde, et sâinstalle seul dans une cabane, sur les rives gelĂ©es du lac BaĂŻkal. Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit cachĂ© dans la forĂȘt sibĂ©rienne depuis des annĂ©es. Entre ces deux hommes que tout oppose, lâamitiĂ© va naĂźtre aussi soudaine quâessentielle. Avis AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© une pelletĂ©e de courts-mĂ©trages au dĂ©but des annĂ©es 2000, Safy Nebbou est finalement passĂ© au long-mĂ©trage en 2006 avec Lâempreinte de lâange . Depuis le rĂ©alisateur a rĂ©uni Depardieu et Poelvoorde dans Lâautre Dumas , puis Charles Berling et son fils pour Comme un homme . Cette annĂ©e, il est de retour avec RaphaĂ«l Personnaz qui se perd en plein milieu » ⊠des forĂȘts de SibĂ©rie ». Il y a des films comme ça, qui offrent de trĂšs belles claques quâon ne voit vraiment pas arriver et il est clair que Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » fait partie de ces films-lĂ car câest un film majestueux ! Un film calme et sensoriel dont on ressort envoutĂ©, dĂ©paysĂ© et reposĂ©. Bref, Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » est un film qui fait du bien. â Je suis venu me rapprocher de ce que je ne connais pas, le froid, le silence, lâespace et la solitude. En ville, les minutes, les heures, les annĂ©es nous Ă©chappent, ici le temps se calme. Je suis libre, parce que mes jours le sont. Ne nuire Ă rien, ne subir le dictat de personne, ne dĂ©sirer pas plus que ce que lâon Ă©prouve et savoir se faire accepter par la nature. Jâai quittĂ© le caveau des villes et vĂ©cu un an dans lâĂ©glise des BaĂŻkal. Un an comme une vie⊠» Magnifique aventure humaine, film dĂ©paysant et sensoriel, Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » est un film qui nous plonge en plein cĆur dâune solitude, dâun questionnement intĂ©rieur et dâune recherche de soi, de vĂ©ritĂ© et dâessentiel. Le film est parcouru dâune belle question existentielle, le plaquage de ce personnage est-il une fuite de la rĂ©alitĂ© ou bien est-ce un rĂ©el enjeu pour son existence afin de pouvoir avancer et se dĂ©barrasser des rĂȘves et des illusions ? Une question qui pourrait aussi se traduire par la fin dâune jeunesse, dâune innocence. Une fin qui va laisser place Ă lâexistence, Ă un renouveau. Et cette quĂȘte majestueuse du vrai et des sensations finit par atteindre son but, câest-Ă -dire nous-mĂȘme, le public. Car avec ce film et le parcours existentiel de son personnage, le rĂ©alisateur nous fait nous questionner sur certaines valeurs et le sens des choses et du mot libertĂ©. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » est donc un film qui pose de vraies questions, mais câest aussi un film qui nâoubliera pas de divertir avec un scĂ©nario trĂšs bien Ă©crit, beau, calme, Ă lâimage du film, et solide. Un scĂ©nario qui invite au lĂącher prise, Ă lâĂ©vasion et Ă la confrontation. Un scĂ©nario simple, pertinent, qui aborde les diffĂ©rences de cultures, lâĂ©volution dans lâespace-temps, certains problĂšmes dans le pays. Des problĂšmes qui rĂ©sonnent comme une folie, comme par exemple quand le film aborde les activitĂ©s de nouveaux riches. Le scĂ©nario nous offre aussi une belle rencontre, une amitiĂ© qui naĂźt comme une Ă©vidence malgrĂ© la barriĂšre de la langue. Une amitiĂ© pleine de paradoxe. Quand lâun rĂȘve de retrouver la ville, lâautre la fuit. Quand lâun voit un rĂȘve, lâautre voit un enfer. Câest lâune de ces rencontres passionnantes qui change un homme et une vie. Bref, câest tout simplement passionnant, captivant, et sans aucun temps mort et cela malgrĂ© le fait que Safy Nebbou installe un rythme plutĂŽt lent. Câest mĂȘme lâexemple parfait du film lent oĂč tout est passionnant. Mais le film nâest que pas ce scĂ©nario sublime et lâenthousiasme ne vient pas seulement de lui. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie , câest un tout et câest ce tout qui en fait sa force, son charme et la maniĂšre dont le film fait plonger littĂ©ralement le spectateur. Ainsi, Dans les forĂȘts de SibĂ©rie , câest aussi une mise en scĂšne passionnante de Safy Nebbou qui nous offre des images, des plans, des sĂ©quences et enfin des scĂšnes envoutantes et magiques. DĂšs lâouverture du film, Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » dĂ©gage une puissance et une envie dâĂ©vasion incroyable. DâemblĂ©e, on a le sourire aux lĂšvres et dĂšs les premiĂšres images, le film fait du bien. Il y a quelque chose qui rappelle les plus belles fresques du cinĂ©ma de Jean-Jacques Annaud et câest tout en beautĂ©, en assurance et en plaisir que Safy Nebbou arrive Ă rendre Ă©pique un camion qui roule sur un lac glacĂ© ! Cette sensation est aussi rendue par la bande originale absolument superbe que nous a concoctĂ© Ibrahim Maalouf. Une bande originale qui invite Ă lâaventure et au changement. Une bande originale qui fait du bien aux oreilles et qui finalement sâinscrit comme la plus belle quâon ait entendue cette annĂ©e pour lâinstant. Puis enfin il y a RaphaĂ«l Personnaz qui trouve lâun de ses plus beaux rĂŽles Ă ce jour. Lâacteur est parfait dans la peau de Teddy et nous fait passer un enthousiasme trĂšs communicatif. On adore le voir sâĂ©merveiller et câest avec lui quâon sâĂ©merveille. On voit toute la difficultĂ© de cette rĂ©gion rude Ă travers ses yeux, mais on en voit aussi toute la magnificence et câest Ă travers lui quâon finit par se remettre en question. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie , ce sera lâoccasion de dĂ©couvrir Evgueni Sidikhine, un acteur russe, qui sera lâopposĂ© du personnage de Teddy et malgrĂ© le cĂŽtĂ© renfermĂ© du personnage, meurtri par un lourd passĂ©, il sera tout aussi touchant et Ă©mouvant que le personnage quâincarne RaphaĂ«l Personnaz. Dans les forĂȘts de SibĂ©rie » est donc un voyage sublime qui nous en donne des frissons. Câest un film qui prend le temps de sâarrĂȘter sur la simplicitĂ©. Câest un film qui fait du bien au cĆur, aux yeux et aux oreilles. Câest un film qui fait beaucoup de bien au moral. Un film qui nous Ă©vade pendant sa petite heure quarante-cinq. Une petite heure quâon aurait adorĂ©e bien plus longue. On aurait mĂȘme voulu que ça ne sâarrĂȘte pas. Note 18/20 [youtube] Par CinĂ©ted
ParudĂ©but septembre, Dans les forĂȘts de SibĂ©rie s'est vendu Ă 100 000 exemplaires en deux mois, et les lauriers dont il est dĂ©sormais le rĂ©cipiendaire ne devraient faire qu'accentuer lCela faisait trĂšs longtemps que je nâavais pas publiĂ© de prĂ©sentations sur le blog. Câest aujourdâhui chose faite. Le thĂšme est un peu inhabituel. Il ne sâagit pas de business, de communication ou de marketing mais dâun livre que jâai lu derniĂšrement Dans les forĂȘts de SibĂ©rie de Sylvain Tesson. Bon visionnage ! Extraits du livre La marque Heinz commercialise une quinzaine de variĂ©tĂ©s de sauces. Le supermarchĂ© dâIrkoutsk les propose toutes et je ne sais quoi choisir. Jâai dĂ©jĂ rempli six caddies de pĂątes et Tabasco. Quinze sortes de ketchup. A causes de choses pareilles, jâai eu envie de quitter ce monde. » 2 Mai Entre lâenvie et le regret, il y a un point qui sâappelle le prĂ©sent. Il faudrait sâentraĂźner Ă y tenir en Ă©quilibre comme ces jongleurs qui font tourner leurs balles, debout sur le goulot dâune bouteille. » Le paradis aurait dĂ» se situer ici une splendeur infaillible, pas de serpents, impossible de vivre nu et trop de choses Ă faire pour avoir le temps dâinventer un dieu. » 7 Mai A dĂ©vorer du poisson depuis des mois, je me mĂ©tamorphose. Mon caractĂšre est devenu lacustre, plus taciturne, plus lent, ma peau blanchit, je dĂ©gage une odeur dâĂ©caille, ma pupille se dilate et mon cĆur ralentit. » 7 Mai LâEtat voit tout ; dans la forĂȘt, on vit cachĂ©. LâEtat entend tout ; la forĂȘt est nef de silence. LâEtat contrĂŽle tout ; ici, seuls prĂ©valent les codes immĂ©moriaux. LâEtat veut des ĂȘtres soumis, des cĆurs secs dans des corps prĂ©sentables ; les taĂŻgas ensauvagent les hommes et dĂ©lient les Ăąmes. » 10 Mai Le soir, je prends trois ombles en une heure. Etrangement le lac ne mâen dĂ©livre jamais plus comme sâil rĂ©servait une prise conforme Ă mes besoins. Il y a lĂ un mystĂšre qui prĂ©munit de la fiĂšvre pĂ©cheresse. » 11 Mai Rien ne me manque de ma vie dâavant. Cette Ă©vidence me traverse alors que jâĂ©tale du miel sur les blinis. Rien. Ni mes biens, ni les miens. On dispose de tout ce quâil faut lorsquâon organise sa vie autour de lâidĂ©e de ne rien possĂ©der. » 13 Mai Il pleut et il fait froid et les ramures des cĂšdres ruissellent vernissĂ©es. La beautĂ© ne sauvera jamais le monde, tout juste offrira-t-elle de beaux dĂ©cors pour lâentre-tuerie des hommes. » 15 Mai Penser quâil faudrait le prendre en photo est le meilleur moyen de tuer lâintensitĂ© dâun moment. Je reste au carreau pendant une heure, alors que lâaube en fait des tonnes. » 15 Mai Qui suis-je ? Un pleutre, affolĂ© par le monde, reclus dans une cabane, au fond des bois . Un couard qui sâalcoolise en silence pour ne pas risquer dâassister au spectacle de son temps ni de croiser sa conscience faisant les cents pas sur la grĂšve. » 17 Mai Le soleil et les nuages jouent aux Ă©checs. Ils placent leurs pions sur lâĂ©chiquier de marbre les masses blanches et noires se dĂ©placent Ă lâallure des charges cavaliĂšres. » 20 Mai Les rives sont agitĂ©es par un meeting aĂ©rien permanent. Des aigles planent, les oies patrouillent en bande, les mouettes enchaĂźnent les piquĂ©s et des papillons, tout Ă©tonnĂ©s de vivre, titubent dans lâair. Quarante-huit heures ont suffi au printemps pour confirmer son putsch. » 22 Mai La cabane nâest pas une base de reconquĂȘte mais un point de chute. Le trou oĂč la bĂȘte panse ses plaies, non le repaire oĂč elle fourbit ses griffes. » 27 Mai Finalement, avec la vodka, lâours et les tempĂȘtes, le syndrome de Stendhal, suffocation devant la beautĂ©, est le seul danger qui menace lâermite. » 31 Mai Parfois mon regard sâattarde sur un pan dâeau vide oĂč deux canards se posent soudain comme si une prĂ©monition trouvait son exaucement. Comme lorsque lâĆil dĂ©couvre dans un livre la phrase que lâesprit attendait depuis longtemps sans rĂ©ussir Ă la formuler. » 31 Mai La pluie a Ă©tĂ© inventĂ©e pour que lâhomme se sente heureux sous un toit. » 3 Juin Citation de John Burroughs Le ton sur lequel nous parlons au monde est celui quâil emploie avec nous. Qui donne le meilleur, reçoit le meilleur. » Nous sommes seuls responsables de la morositĂ© de nos existences. Le monde est gris de nos fadeurs. 4 Juin Nous sommes quelques Ăąmes nomades qui cherchons par tous les moyens Ă revivre les moments intenses de nos existences. Pour certains, ils se situent dans lâenfance, pour dâautres, ils correspondent au premier baiser sous le pont de la dĂ©partementale, pour dâautres encore Ă une sensation dâĂ©panouissement inexplicable, un soir dâĂ©tĂ©, dans le crissement des cigales, pour dâautres enfin Ă une nuit dâhiver oĂč auraient affluĂ© de hautes et bonnes pensĂ©es. Pour moi, câĂ©tait lĂ , au bord du talus sablonneux ouvert sur le lac. » Mishima dans le Pavillon dâOr ⊠Ce qui donne un sens Ă notre comportement Ă lâĂ©gard de la vie est la fidĂ©litĂ© Ă un certain instant et notre effort pour Ă©terniser cet instant ⊠» Tout ce que nous entreprenons dĂ©coulerait dâune inspiration Ă©phĂ©mĂšre, intangible. Une fraction de seconde fonderait lâexistence. » 16 Juin Vivre ne devrait consister quâen ceci prononcer sans cesse des actions de grĂące pour remercier le destin du moindre bienfait. Etre heureux câest savoir quâon lâest. » 16 Juin Je ferme les livres et pleure dans le poil de mes chiens. Je ne savais que la fourrure des bĂȘtes absorbait si bien les larmes. Sur la peau des ĂȘtres humains, elles glissent. » 19 Juin Les livres sont plus secourables que la psychanalyse. Ils disent tout, mieux que la vie. Dans une cabane, mĂȘlĂ©s Ă la solitude, ils forment un cocktail lytique parfait. » 22 Juin A tout moment, des phoques Ă©mergent et fixent la rive. Ils contrĂŽlent que le monde est toujours en place, vĂ©rifient quâils ont bien fait de choisir les profondeurs. » 4 Juillet Quâest-ce que la sociĂ©tĂ© ? Le nom donnĂ© Ă ce faisceau de courants extĂ©rieurs qui pĂšsent sur le gouvernail de notre barque pour nous empĂȘcher de la mener oĂč bon nous semble. » 8 Juillet Lire compulsivement affranchit du souci de cheminer dans la forĂȘt de la mĂ©ditation Ă la recherche des clairiĂšres. Volume aprĂšs volume, on se contente de reconnaĂźtre la formulation de pensĂ©es dont on mĂ»rissait lâintuition. » 13 Juillet La vie dans la cabane est une profession de foi Ă©nergĂ©tique aux antipodes du promĂ©thĂ©isme historique. La hache du bĂ»cheron et le panneau solaire pourvoient lumiĂšre et chaleur. La frugalitĂ© Ă©nergĂ©tique ne pĂšse pas. Ni la joie de se savoir autosuffisant et le sentiment religieux dâĂȘtre bĂ©nĂ©ficiaire des prodigalitĂ©s du soleil. Les panneaux photovoltaĂŻques captent lâaverse de photons tombĂ©s de cieux. Le bois â qui est le fossile de la lumiĂšre solaire â libĂšre son Ă©nergie dans le feu. » Chaque calorie tirĂ©e de la pĂȘche ou de la cueillette, chaque photon assimilĂ© par le corps est dĂ©pense pour pĂȘcher, cueillir, puiser lâeau et couper le bois. Lâhomme des bois est une machine Ă recyclage Ă©nergĂ©tique. Le recours aux forĂȘts est recours Ă soi-mĂȘme. PrivĂ© de voiture, lâermite marche. PrivĂ© de supermarchĂ©, il pĂȘche. PrivĂ© de chaudiĂšre, son bras fend le bois. Le principe de non-dĂ©lĂ©gation concerne aussi lâesprit privĂ© de tĂ©lĂ©, il ouvre un livre. » Pourassouvir un besoin de libertĂ©, Teddy dĂ©cide de partir loin du bruit du monde, et sâinstalle seul dans une cabane, sur les rives gelĂ©es du lac BaĂŻkal. Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit cachĂ© dans la forĂȘt sibĂ©rienne depuis des annĂ©es. Entre ces deux hommes que tout oppose, lâamitiĂ© va naĂźtre aussi soudaine quâessentielle.
Le silence descend du ciel sous la forme de petits copeaux blancs. Etre seul, câest entendre le silence. Une rafale. Le grĂ©sil brouille la vue. Je pousse un hurlement. J'Ă©carte les bras, tends mon visage au vide glacĂ© et rentre au chaud. »Du coin du feu au fin fond de la SibĂ©rie un livre nous relie avec lâexpĂ©rience immobile de Tesson. Câest son journal de bord consciencieusement rĂ©digĂ© au jour le jour qui nous offre un lien sincĂšre et humain avec le lac BaĂŻkal. Il suffisait de demander Ă lâimmobilitĂ© ce que le voyage ne mâapportait plus la paix. »Tesson lâaventurier infatigable, a traĂźnĂ© ses guĂȘtres dans les coins les plus reculĂ©s de notre planĂšte. Son parcours est fait de mouvements incessants doublĂ© dâun appĂ©tit vorace pour lâaventure. Ce qui mâa plu dans lâidĂ©e de commencer Ă lire ses bouquins antĂ©-chronologiquement câest justement de chercher Ă comprendre son Ă©volution qui lâa amenĂ© Ă vivre en ermite dans un des coins les plus hostile de notre terre. LâĂ©ventail de choses Ă accomplir est rĂ©duit. Lire, tirer de lâeau, couper le bois, Ă©crire et verser le thĂ© deviennent des liturgies. En ville, chaque acte se dĂ©roule au dĂ©triment de mille autres. La forĂȘt resserre ce que la ville disperse. »Tesson est assurĂ©ment un marginal rapportĂ© au moule collectif dans lequel tout un chacun cherche une place oĂč se fondre dans la masse. Il a repoussĂ© les limites de son corps Ă©tendu ses rĂȘves tout en enjambant les frontiĂšres humaine. Il en retire un riche recueil de pensĂ©es sur notre condition humaine. Une fuite dans les bois ? La fuite est le nom que les gens ensablĂ©s dans les fondriĂšres de lâhabitude donnent Ă lâĂ©lan vital. Un jeu ? AssurĂ©ment ! »AnimĂ© dâune excitation enfantine, Sylvain Tesson sâautorise ce que la sociĂ©tĂ© nous interdit vivre libre. De quoi est-on prisonnier ? De ce que la machine capitaliste nous plante dans le crĂąne ! En quoi sommes nous soumis Ă une force qui nous domine ? Demandez vous depuis quand faites-vous vos propres choix. Lâutopie dĂ©croissante un recours poĂ©tique pour individus dĂ©sireux de se conformer aux principes de la diĂ©tĂ©tique. »Lâermitage nâest pas une mince affaire, cela demande avant tout une bonne santĂ©, une confiance en soi stable et une conscience puissante. Tout le monde nâest peut-ĂȘtre pas prĂȘt Ă affronter un hiver sibĂ©rien mais sachons admirer et respecter ceux qui le font. Sâarracher au systĂšme et goĂ»ter Ă une libertĂ© spacio-temporelle est un acte de rĂ©sistance inscrit au plus profond de notre gĂ©nome humain. Les sociĂ©tĂ©s nâaiment pas les ermites. Elles ne leur pardonnent pas de fuir. Elles rĂ©prouvent la dĂ©sinvolture du solitaire qui jette son continuez sans moi » Ă la face des autres. Se retirer câest prendre congĂ© de ses semblables. Lâermite nie la vocation de la civilisation, en constitue la critique vivante. Il souille le contrat social. Comment accepter cet homme qui passe la ligne et sâaccroche au premier vent ? »Plus en avant dans cette analyse, jâĂ©voque notre prison mentale. Nous sommes conditionnĂ©s Ă une façon de penser dont il est difficile de sâaffranchir tant les outils Ă disposition du systĂšme sont variĂ©s, puissants et omniprĂ©sents. Pourtant, il me semble quâune bataille pour faire vibrer lâhumain qui est en nous et un combat noble Ă mener. Il passe nĂ©cessairement par un repli matĂ©rialiste et un recentrage sur la conscience. S'installer dans le rĂ©duit d'une hutte sibĂ©rienne, c'est gagner la bataille contre l'ensevelissement sous le tombereau des objets » Que les huttes puissent tenir le rang de palais, les habituĂ©s des suites royales ne le comprendront jamais. Ils nâont pas connu lâonglĂ©e avant le bain moussant. Le luxe nâest pas un Ă©tat mais le passage dâune ligne, le seuil oĂč, soudain, disparaĂźt toute souffrance. » Devenir un manque Ă gagner devrait ĂȘtre lâobjectif des rĂ©volutionnaires. Un repas de poisson grillĂ© et des myrtilles cueillies dans la forĂȘt est plus anti-Ă©tatique quâune manifestation hĂ©rissĂ©e de drapeaux noirs. »Tesson dĂ©roule son histoire en sâappuyant sur ses propres expĂ©riences et une base bibliographique trĂšs pointue. Il a emportĂ© avec lui des chefs dâĆuvres de littĂ©rature classique quâil sâenvoie Ă grands coups de vodka. Toutefois, il a beau louer la beautĂ© des lieux et expliquer la nĂ©cessitĂ© de sa dĂ©marche, une certaine mĂ©lancolie transpire entre les lignes. La solitude ce que les autres perdent Ă nâĂȘtre pas auprĂšs de celui qui lâĂ©prouve. »Le livre est facile Ă lire, trĂšs rythmĂ© puisque câest un journal, il offre des chapitres disparates en longueur qui sont Ă lâimage de ce que sont nos journĂ©es plus ou moins remplies de choses pertinentes Ă partager. LâĂ©criture est sincĂšre, sobre mĂȘlĂ©e de rĂ©flexions intĂ©ressantes et bien tournĂ©es. La foule dâextraits que je publie ici donne un aperçut de mon apprĂ©ciation de lâĆuvre. Au final ces passages se suffisent Ă eux-mĂȘmes et vous pouvez vous contenter de lire ce qui est entre guillemets. Lâermitage resserre les ambitions aux proportions du possible. En rĂ©trĂ©cissant la panoplie des actions, on augmente la profondeur de chaque expĂ©rience. » ... la vie ne devrait ĂȘtre que cela lâhommage rendu par lâadulte Ă ses rĂȘves dâenfant. Je lutte contre la tentation de prendre une photo. »Pour conclure, je recommanderais ce livre Ă quiconque se pose des questions sur son mode de vie ainsi quâĂ ceux qui se cherchent une place dans cette sociĂ©tĂ©. Ca nâest pas le livre du siĂšcle mais un ouvrage agrĂ©able Ă lire, consistant et qui Ă coup sĂ»r fera rĂ©flĂ©chir son lecteur. Le solitaire des bois a deux amours, le temps et lâespace. Le premier il lâemplit Ă sa guise, le deuxiĂšme, il le connaĂźt comme personne. »
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Cast & crewUser reviewsTriviaOriginal title Dans les forĂÂȘts de SibĂ©rie201620161h 45mBefore the vastness of the Siberian Taiga, at the shores of the frozen Lake Baikal, a Parisian executive fleeing from the city, will find everything he has ever dreamed of to profoundly exp... Read allBefore the vastness of the Siberian Taiga, at the shores of the frozen Lake Baikal, a Parisian executive fleeing from the city, will find everything he has ever dreamed of to profoundly experience the silence, the solitude and the the vastness of the Siberian Taiga, at the shores of the frozen Lake Baikal, a Parisian executive fleeing from the city, will find everything he has ever dreamed of to profoundly experience the silence, the solitude and the production, box office & company infoSee more at IMDbProPhotos50More like thisReview8/10 To leave the civilization behind...Based on Sylvain Tesson's autobiographical book, Dans les forĂÂȘts de Siberie In the Siberian woods tells the story of a man who decided to leave civilization behind and to live as an ermit in a little cabin by the Lake BaĂÂŻkal. Even though the film is not truly faithful to the book, both the breath-taking landscapes and Ibrahim Maalouf's magnificent jazz offer us an exquisite experience. Moreover, the bright photography as well as the poetical shots point out the bright side of solitude, lived as a real rebirth. We witness the struggle of an isolated man against nature's mood swings and we understand that the real beauty of nature is that it cannot be tamed. Furthermore, the meeting with a Russian man gives the film a new dimension the friendship between the two opposite men is a gift for our senses. Finally, RaphaĂl Personnaz' stunning performance enhance the experience maybe because he had already read and loved Tesson's book ? and that proves, in his own words, that Ă the possibility of running away 22, 2016Related newsContribute to this pageSuggest an edit or add missing contentBy what name was In the Forests of Siberia 2016 officially released in Canada in English?AnswerMore to exploreRecently viewedYou have no recently viewed pagesStreaming- Dans les forĂȘts de SibĂ©rie - Une invitation au voyage, Ă l'aventure et l'introspection portĂ©e par RaphaĂ«l Personnaz et la musique d'Ibrahim Maalo Dans les forĂȘts de SibĂ©rie - Une invitation au voyage, Ă l'aventure et
Dans les forĂȘts de SibĂ©rie" est un film de 2016 de Safy Nebbou, rĂ©alisateur français. Celui-ci est basĂ© sur le livre de Sylvain Tesson. Le livre a le mĂȘme titre, bien que l'intrigue du film soit lĂ©gĂšrement diffĂ©rente. Le protagoniste du livre, Teddie, est un employĂ© de bureau vivant dans une grande ville. Un jour, il sent que la vie au bureau n'est plus ce qu'il dĂ©sire. Il dĂ©cide
Dansle rĂŽle de l'Ă©crivain parti seul en SibĂ©rie en quĂȘte de puretĂ©, un acteur inspirĂ© : RaphaĂ«l Personnaz. TĂ©lĂ©cĂąble Sat. AdaptĂ© du livre de Sylvain Tesson, un beau film sur la quĂȘte de soi, portĂ© par RaphaĂ«l Personnaz, magnifiĂ© par deDans les forĂȘts de SibĂ©rie Aventure 2016 1 h 45 min iTunes Pour assouvir un besoin de libertĂ©, Teddy dĂ©cide de partir loin du bruit du monde, et sâinstalle seul dans une cabane, sur les rives gelĂ©es du lac BaĂŻkal. Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit cachĂ© dans la forĂȘt sibĂ©rienne depuis des annĂ©es. Entre ces deux hommes que tout oppose, lâamitiĂ© va naĂźtre aussi soudaine quâessentielle. Aventure 2016 1 h 45 min iTunes Tout public En vedette RaphaĂ«l Personnaz, Evgueni Sidikhine RĂ©alisation Safy Nebbou Bandes-annonces Similaires Distribution et Ă©quipe technique
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Dansles forĂȘts de SibĂ©rie est un rĂ©cit autobiographique de Sylvain Tesson publiĂ© le 1 er septembre 2011 et ayant reçu le prix MĂ©dicis essai la mĂȘme annĂ©e.. Le livre est le carnet d'ermitage de l'auteur, qui a vĂ©cu six mois en SibĂ©rie, de fĂ©vrier Ă juillet 2010, dans une cabane sur la cĂŽte nord-ouest du lac BaĂŻkal, prĂšs de la rĂ©serve naturelle de BaĂŻkal-LĂ©na, Ă 120 km du